Pour un regard chrétien sur la musique



Publié le 11/01/2024 sur internet
Publié dans le N°659 de la publication papier du Courrier de Rome



1. Quelle serait la réaction de saint Louis, ou de l’abbé Suger, en entendant un concert rock, une symphonie de Beethoven, ou même un opéra du 17e siècle ? Stupeur, scandale ou délire ? Les trois articles qui suivent vont imaginer une réponse. La Renaissance qui met l’homme et ses émotions au centre de la musique, suivie par la Révolution qui sépare compositeurs et auditeurs, aboutiront à notre 20e siècle qui, pour mieux plaire, simplifie la musique - ou la complexifie à l’extrême. Dans cette étude risquée et difficile, les Papes de la Renaissance seront un modèle d’équilibre de jugement. Ce sont eux qui ont encouragé saint Philippe Néri à créer un nouveau genre musical en accord avec son époque : l’oratorio, un opéra à sujet religieux mais sans acteur. Si les Papes ont accepté de ‘christianiser’ la création par excellence de la Renaissance musicale, qui est humaniste, c’est parce qu’il s’avérait nécessaire de contrecarrer, au moins pour une grande partie, les évolutions susmentionnées, lesquelles se trouvent en-deçà de la morale.

2. Cependant, le développement extrême des germes de la Renaissance amène à se poser la question des limites que la musique chrétienne doit se fixer pour conserver un équilibre vraiment chrétien. Avant la limite morale, qui ne sera pas développée dans cette étude, se pose la question de la limite culturelle : y a-t-il des repères au-delà desquels une musique ne pourrait plus prétendre appartenir à une culture chrétienne ? Trois articles creuseront successivement cette question sous les rapports de la place de l’émotion, des liens sociaux à l’œuvre dans la création musicale et, enfin, de la richesse proprement spirituelle attendue d’une œuvre baignée de civilisation chrétienne.

Abbé Thibault de Maillard

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